Solidarity for ever ! Le vrai LGSM en tête de la Gay Pride (Londres, 1985).
Hier,
la soirée était chaude et Lilith avait envie de fraîcheur. Elle s'installa
devant une bonne bière et un DVD : Pride, qui lui firent un bien fou. Une semaine plus tôt, Paris avait vu défiler
une Gay Pride consumériste et
sponsorisée qui, année après année, perd un peu de sa superbe.
Pride, c'est une histoire de pédés et lesbiennes qui
décident d'apporter leur soutien financier (11 000 £ au total !) aux mineurs en grève sous l'ère Thatcher,
au Pays de Galle, en 1984. Et c'est une histoire vraie... À quelques un(e)s,
ils fondèrent le LGSM (Lesbians
and Gays Support Minors) sur une idée
simple : les lesbiennes et les gays subissent le mépris, l'oppression et la
répression du gouvernement et de sa police ; les mineurs aussi, alors,
soutenons-les ! Pride raconte
l'épopée du débarquement de ces aliens dans une salle de bal de Dulais,
village choisi au hasard sur une carte routière, après s'être fait raccrocher
au nez par bon nombre de sections syndicales de mineurs à la simple évocation de
leur sigle. Ce film de Matthew Warchus est un véritable concentré de sensations, fait
d'audaces, d'engagements politique, d'amours, de luttes. On rit, on pleure, et
à nouveau on vit, et on se rappelle que faire l'Histoire ne tient pas à grand-chose...
C'est
comme ça qu'après un accueil glacial, au fil des mois, de véritables amitiés se
scellèrent entre les membres du LGSM
et les mineurs, leurs mères, leurs femmes, leurs soeurs, le comité de soutien des grévistes, et que plus
rien ne resta comme avant. Un an plus tard, une caravane d'autocars chargés à
craquer de mineurs vint – à son tour – soutenir les Pervers (nom dont les avait affublés la presse locale), et des
centaines de mineurs, en grande pompe, section par section, avec drapeaux et
banderoles du syndicat, prirent la tête de la Gay Pride, à Londres, en 1985...
Aujourd'hui,
dimanche 5 juillet 2015, il fait, à Paris, aussi chaud qu'hier, et Lilith a
encore envie de fraîcheur. De celle, comme la veille, que l'on perçoit quand
l'espoir d'une alternative à ce monde existe, celle qui laisse la place aux
idées et ne nous fige pas dans ce présent oppressant, qui se voudrait éternel.
Alors, ce soir elle espère que le NON l'emportera en Grèce, et nous apportera
cet air frais qui nous manque... Cet air dont tous les technocrates ont peur :
ce "saut dans l'inconnu" (dixit ce fromage fondu de Hollande, qui a bel et bien oublié que pour en finir
avec la monarchie absolue, d'autres, en leur temps – et Lilith leur en sait gré
– ont sauté dans l'inconnu).
Alors,
à tous ceux qui partagent cette peur du NON : qu'ils se rassurent, ce ne pourra
être que du bonheur : soudain, un inconnu vous offre des fleurs !
Bread
and roses...
La " bataille d'Orgreave " (South-Yorkshire, 1984)