« Ceux qui
lancent les premières pierres, et ceux qui lancent les rumeurs meurtrières, et
ceux qui lancent la police et les juges et les chiens et la foule et les
psychiatres aux trousses du chapardeur, du vagabond, du juif, du Noir, de
l'immigré, du marginal, et ceux qui lancent à grands cris mystiques leurs
furieuses " vérités " religieuses, politiques, scientifiques, tous
ceux, innombrables, qui s'élancent en
cœur – d'église, de parti ou de secte – derrière les führers, s'agglutinant et
faisant foule pour savourer la calomnie, colporter la rumeur, gonfler les
brigades d'acclamations, nourrir les bûchers, courir au lynchage, et assurer
avec cœur la bonne administration des asiles, des prisons et des camps, et la
masse immense et prétendue silencieuse qui jouit de toujours lancer les
dernières pierres – voilà quelques-unes des figures de la pestilence
caractérielle-sociale que Reich décrit longuement sous l'appellation de "peste
émotionnelle". »
(Roger Dadoun, Cent
Fleurs pour Wilhelm Reich, Paris, Payot, 1974, p. 351)
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