Si
la vie n'est qu'un rêve,
à
quoi bon peine et tourments ?
Je
bois jusqu'à n'en plus pouvoir
du
matin jusqu'au soir !
Et
quand je n'arrive plus à boire
car
j'ai l'âme et le gosier pleins,
je
titube jusqu'à ma porte
et
dors merveilleusement bien !
Qu'entends-je
donc au réveil ? Écoutez !
Un
oiseau chante dans l'arbre.
Je
lui demande : est-ce le printemps déjà ?
J'ai
l'impression de rêver.
Oui
! pépie l'oiseau, le printemps est là,
il
est venu dans la nuit !
En
profonde contemplation, j'écoute ;
l'oiseau
chante et rit !
Je
me remplis un autre verre
et
le vide d'un trait,
et
chante jusqu'à ce que la lune brille
sur
le noir firmament !
Et
quand je ne peux plus chanter,
je
m'endors à nouveau.
Eh,
que m'importe le printemps ! ?
Laissez-moi
me soûler !
(L'homme
ivre au Printemps, poème de Li Bai,
in Le chant de la Terre de Malher, 5ème chant pour ténor)
(photographies : Lilith Jaywalker, Cadaquès, mars 2013).
Li Bai, frère d'Omar Khayyam et cousin de feue Natalie Clifford Barney de l'Orée.
RépondreSupprimerQuant à l'Opéra, il est une séance de torture pour qui vit entre les nuages.
Fuyons ! Allons plutôt prendre un thé hors tout, Dame Lilith.
On parle parfois du pathos ou de la grandiloquence de la musique allemande, mais j'avoue que je ne peux écouter l'adagietto de la 5ème symphonie sans que mes poils ne se dressent sur mon épiderme. Surtout quand il accompagne ce film où il ne se passe rien, mais qui pourtant m'a remué d'un bout à l'autre. Le film aurait-il eu le même effet sans la musique ? En tout cas la musique se suffit à elle même, et en lisant le Mann après coup je l'avais encore en tête et dans le ventre.
RépondreSupprimerJe partage totalement votre avis Wroblewski.
RépondreSupprimerRécemment, j'ai eu l'immense plaisir d'écouter le Chant de la terre à l'Opéra Garnier, accompagné, non pas d'un film, mais d'une chorégraphie contemporaine magnifique, faite de portés improbables, entre hommes et femmes, mais également entre hommes. Un spectacle époustouflant qui m'a émue jusqu'aux larmes, et m'a réconciliée avec la danse. Notre Marquis préféré fait son blasé, mais je sais qu'une telle séance de torture lui aurait arraché quelques pleurs qu'il n'aurait pas mis sur le compte de la douleur…
Mes mélomanes hommages.
Dame Lilith, on me transporte bien souvent dans l'au-delà :
SupprimerLa première pièce de ceci :
https://www.youtube.com/watch?v=VibDIPna-n4
et cela :
https://www.youtube.com/watch?v=Zc1BxtF-Wq4
Rurales et rustiques pensées à vous depuis l'Orée.
Très Cher Marquis,
RépondreSupprimerN'en prenez pas ombrage, mais l'écoute de vos deux pièces aurait plutôt tendance à me transporter vers mon lit…
Mes remuants hommages
Et l'Ether, alors ?
SupprimerD'un autre côté, si j'ose, et après vous avoir lu, qui ne rêverait de vous transporter vers votre lit ?
Quitte à user de quelques pièces de violes, puis de tenter un réveil à l'abordage, car pas de quartier, drapeau noir, c'est entendu.
Mes délirants hommages à vous, contre-soeur de toujours.
Que l'Orée soit votre éternelle thébaïde mouvante dans les moments où.
L'éther, Marquis, m'évoque l'Assistance Publique, et bientôt la morgue. Un prélude qui sentirait la fin, quand l'abordage précède la faim. Si le café - aussi - est noir, alors votre audace est excusée...
RépondreSupprimerMes printaniers hommages.
Il est tellement bon de se tuer tous les jours... C'est seulement de cette manière que j'aime vivre.
RépondreSupprimerPrimesautières scarifications d'éternel abordé, Dame Lilith des contrées surpeuplées.
Mon rhinocéros vous porte un thé noir par la voie rapide à contresens.
Marquis, j'attends un thé - promis - dont j'ai oublié la couleur, depuis bientôt treize lunes. Cette infusion comme votre éther, moins que le goût de la mort, ont en effet celui de l'éther-ni-thé.
RépondreSupprimerMes expressos hommages, très serrés et non-sucrés.
Et ceci:
RépondreSupprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=VhcjeZ3o5us
?
C'est à peine si j'ouvre un oeil… Disons que le violoncelle, au moins, est un peu plus suave que la viole. Mais comment se fait-il, Marquis, qu'il n'y ait pas moyen de se délecter de quelque chocolat chaud à la cannelle, avachis dans dans un sofa rose bonbon, en écoutant Bach, si vous y tenez tant, mais au clavecin alors ?
RépondreSupprimerMes décadents hommages
Vous êtes pire que moi, c'est un plaisir.
RépondreSupprimerJustement, prévoyant votre réponse enjouée, je vous avais préparé ceci (à défaut d'un thé) :
https://www.youtube.com/watch?v=V76UXDfD1tw
à 3'40", bien entendu.
Mes spiroïdes fractures.
Cette fois, Marquis, j'accepte de tendre un pied vers ma descente de lit. Et si les ayant-droits de Scott Ross me léguaient son perfecto pour me protéger du frimas matinal, je concéderais - peut-être - à me lever. Woody Allen aime à dire qu'il a longtemps cru que les Variations Goldberg étaient ce que M. et Mme Goldberg se faisaient la nuit... Pour ma part, en matière de variations, les cinq de Haendel, interprétées par ce même Scott Ross, parviendraient plus sûrement à me faire pousser la porte jusqu'à aller gambader joyeusement sur l'herbe fraîche !
RépondreSupprimerMes sautillants hommages.
Doux Jésus !
SupprimerD'où, Jésus ?
SupprimerL'Absolu est dans l'éther, me disait une amie d'antan qui aimait en inspirer quelques bouffées dans un sac de plastique à l'occasion.
SupprimerQuant à moi, je suis plutôt thé (je sautille, même modérément).
L'Absolu dans l'éther est concevable.
SupprimerMais inspiré, Marquis, dans un dérivé pétrolier, permettez-moi d'en doux thé...
Mes hommages asphyxiés.
Certes, mais c'est grâce à ces inhalations que ses seins se dressaient subitement, et cette secousse offrait à l'écume de mes jours une plage à marée haute aux aréoles rocheuses où la joie des cieux ainsi révélés demeurait.
SupprimerSismiquement vôtre.
(Le thé, dit-on, se prend sur la perfide avec un nuage de lait.)
Si chez vous éthéromanie et érotomanie vont de pair, nous conserverons donc un unique complexe pétrochimique - pour la bonne cause.
RépondreSupprimerCher Marquis, vous m'avez, cette fois, con-vaincue.
Mes embrumés hommages.