dimanche 29 novembre 2015

Le GUÈRE VÉRITABLE ou : la pathétique quête de Monsieur Plus

 

Pour lire la véritable prose de Monsieur Plus, 

Il y a d'un côté des poseurs de bombes (dont Monsieur Plus n'est pas) et de l'autre côté, des poseurs de l'ultra-gauche que seule, la posture  – qui se voudrait l'étalon de la radicalité  – intéresse, et là... Monsieur Plus apparaît !
Entre les deux, tout le monde en prend pour son grade, dans un même vomi au sein duquel chacun est prié de se reconnaître, qu'on soit aux commandes des Rafale au-dessus des zones de guerre, caissière au supermarché, prolo à l'usine, étudiant en psycho, pute au bois de Vincennes, patron du CAC 40, adepte des ballons de rouge au bistrot ou du ballon de foot au stade ; le tout au milieu des morceaux de chair « United Colors of Benetton » des morts de tous genres, tous âges, toutes races et de toutes classes sociales, explosés façon puzzle, par ceux, qui  – EUX  – à n'en pas douter, ont fait preuve d'un véritable sens de la fête et du discernement...
Le problème de Monsieur Plus, c'est qu'à force de vouloir – à défaut d'être le dernier des Mohicans  – être le dernier néo-situationniste, il en perd l'essentiel, à savoir : la simple intelligence des situations. Il compare l'incomparable, selon la même vieille grille de lecture rouillée depuis 1914, qui ne lui sert plus, aujourd'hui, qu'à le protéger du monde, duquel il se retire volontiers pour distribuer, depuis quelque base de repli (pardon ! quelque haut lieu de la réflexion pré-insurrectionnelle), les bons et les mauvais points. Les mauvais points étant les « accès de confusion extrême » et « chez beaucoup, les rares crises d'hypocrisie » qui ont suivi le massacre du 13 novembre dernier.
Il convient de relever que ces enfoirés mondains, de putains-d'enculés-de-leur-race-de-mort (qu'ils méritaient donc...) n'étaient pas  – un vendredi soir – à la mosquée pour prier, à la maison en train de préparer les makrouds de Shabbat, ou de bouffer le vénéré pouascaille hebdomadaire, mais des salauds qui, au stade (il fut pourtant une époque où Monsieur Plus adorait les hooligans...), au bar (merde ! fait chier, Debord était alcolo ! Mais ça fait rien, les djeuns, ils le savent pas...), ou en train de draguer des salopes  – forcément (sauf la mère, la soeur et la femme voilée de ces sympathiques djihadistes)...
De ce merdier – sans nom (bien que celui de religion vienne spontanément à l'esprit de Lilith, qui doit, sans doute, être en plein délire) – il convient donc de traquer l'hypocrisie.
Lilith ne s'attardera pas sur le fait que Monsieur Plus estime que cette jeunesse issue de l'immigration, en France ou en Belgique, a de bonnes raison de se sentir (puisqu'elle n'y vit pas) « bombardée » au Mali, en Syrie, en Irak, ou encore, en Afghanistan, et d'en être « passablement échauffée » (mystérieuse puissance de la sensation, légitimée – ici  – par les habituels détracteurs  – à juste titre  – du foutu sentiment d'insécurité), là où elle n'a cure de la guerre sociale menée contre ses parents, prisonniers de guerre économique, contre celles et ceux qui luttent dans leurs usines, leurs quartiers ou dans les ZAD (liste non exhaustive), sur le territoire où elle a eu le grand malheur de voir le jour et de vivre quand  –  il faut bien le reconnaître  – le territoire libéré de l'État Islamique serait de nature à lui assurer un plein épanouissement...
Non, en revanche, Lilith s'interroge sur le point de savoir s'il n'y aurait pas une certaine hypocrisie à – ici-bas – proscrire l'alcool, la débauche, refuser même de connaître l'amour avant le mariage, et à se faire sauter le caisson – pourquoi ? Pour baiser 70 vierges et se prendre une murge de tous les diables, une fois arrivé au paradis. Monsieur Plus appelle ça : « ne pas redouter la mort » et être « plus affranchis que nous ». Monsieur Plus serait-il devenu boubourse, au point de ne pas voir la différence entre ne pas craindre de risquer sa vie pour une vie meilleure – sur Terre – et signer une pitoyable assurance-Mort avec l'au-delà ? Le premier sait qu'il n'a qu'une vie et que ce sera – ici et maintenant – ou jamais. Lui seul fait oeuvre de liberté en ne craignant pas la mort. Le second agit, au contraire, au service du « divin » et vit dans la crainte des représailles de son dieu s'il s'écarte du « droit chemin ». Il n'y a donc aucune liberté à respecter des principes édictés et à faire exactement ce à quoi on est destiné.
Curieuse sincérité de l'engagement politique (tout de même !) de celui qui exige en retour, non seulement une contrepartie garantie, mais encore, que celle-ci soit l'exacte antinomie – pour l'éternité – des préceptes et des prêches qu'il aura dispensés – durant les quelques années qu'aura duré sa vie. De ce marché « gagnant-gagnant », Monsieur Plus, quant à lui, décèle un « caractère spectaculairement anti-économique », l'enjeu en terme de plus-value lui ayant totalement échappé.
C'est ainsi que dans son impitoyable guerre véritable à l'hypocrisie ambiante, il valide donc toutes les traîtrises et autres promesses non tenues. Le voilà fin prêt à devenir chef de parti et à mener une brillante carrière politique. Ses disciples sont désormais prévenus : qu'ils ne viennent pas se plaindre – après – d'avoir été trompés sur la qualité d'un ennemi de la marchandise... Car, au terme de ce « second éditorial », Monsieur Plus s'est dit qu'il était temps de se définir ainsi et de glisser le mot de « communiste », avant que certains lecteurs(trices) ne soient tentés de déduire de ce texte, qu'il lui préfèrerait, peut-être, celui de « fasciste ».
Mais si les religieux nous promettent le paradis, à quoi ressemblerait le « communisme » de Monsieur Plus ? À lire sa prose, il y a peu de chance qu'on y serait « joyeux », « libertin », « décomplexé », « athée », « festif », qu'on boirait du « champagne », qu'on se retrouverait au « bistrot », qu'on aimerait ou pratiquerait des jeux de balles, qu'on irait au « concert », qu'on jouerait ou écouterait « du rock ». Tout ceci n'étant que du « divertissement », auquel Tartuffe/Monsieur Plus ne s'adonne JAMAIS, et que le « communisme » proscrirait, cela va sans dire.
Alors, c'est pourquoi les cacahouètes que, dans sa grande mansuétude, Monsieur Plus nous jette pour nourrir nos esprits défaillants, Lilith leur trouve un sale goût de rance, quand elles ne lui sont pas carrément restées coincées en travers de la gorge !


13 commentaires:

  1. Sans race, sale race !29 novembre 2015 à 21:01

    Oh que ca fait du bien !

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  2. Et on ne s'en fait jamais assez…

    Mes hommages

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  3. Rien a ajouter.
    Monsieur Plus ne sera pas tondu à la libération (comme personne, d'ailleurs) : tout juste le contraindra-t-on, à la rigueur, et de manière extrêmement autoritaire, à réingurgiter bien profond ce sale stock de cacahouètes pourries qu'il entendait nous proposer en guise de Royaume millénaire.
    Rideau, lundi matin.

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  4. Sans foi ni race (ni loi)3 décembre 2015 à 19:36

    http://non-fides.fr/?Lettre-sur-les-attentats-la

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  5. C'est dommage d'user de sa prose de la sorte quand on ne comprend pas - ou feint de ne pas comprendre - un texte. Où est-il écrit dans le propos paru sur lundi.am que les victimes des attentats sont des salauds ? Où voyez-vous que le communisme tel que présenté ici interdirait quoi que ce soit ? La vieille rengaine anti-poseur est devenue La pose des merdeux pour qui l'engagement d'une vie et l'usage de leur liberté s'arrêtent à la liste de leurs loisirs (baiser, picoler, se défoncer, regarder le foot ou consommer de la culture, etc.) et à leur confort. Venir émettre l'idée que revendiquer cette pitoyable identité - et rien que ça - devient Le crime à dénoncer. Finalement, je suis bien content que cette prose de reste coincer en travers de la gueule, ça prouve simplement qu'elle visait juste.

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    1. Anomym-humus, c'est votre aptitude à une lecture attentive – apparemment aujourd'hui en totale décomposition – qui fertilise votre imagination. Les massacrés de mon texte (je vous abandonne volontiers le terme de « victimes », très éloigné de mon registre lexical) ne sont pas des salauds, mais des « enfoirés mondains-d'enculés-de-leur-race-de-mort », et les femmes – forcément – des « salopes ». Terminologie soigneusement choisie pour ce qu'elle évoque chez Monsieur Plus (le mépris des mondanités de fin de semaine du pauvre con de salarié) et chez les massacreurs (la haine de ceux qui aiment enculer et/ou se faire enculer, la séparation du monde en races, et la paroxystique détestation de la femme qui a la prétention de s'affranchir de la domination du mâle).
      Quant au communisme, permettez-moi de douter que celui dont je rêve puisse un jour jaillir de la fascination mortifère du texte commenté.
      Par ailleurs, si les cacahouètes de Monsieur Plus sont mal passées, d'après mon ORL – qui m'a longuement caressé la gorge, et les seins, avant de m'embrasser pour que je m'en remette – il s'agirait plutôt d'un défaut de calibrage au regard d'un gosier également inapte à avaler des couleuvres.
      Enfin, puisqu'il vous plairait que d'aucuns visassent juste, tentez d'en faire partie : détendez-vous – le lâcher doit toujours être souple et vous surprendre pour atteindre le centre de la cible – et commencez donc par vous exercer en visant sur votre clavier : moins de précipitation égale moins d'erreurs de tir.

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    2. Ce texte de lundi matin se trompe sur tout. ça pourrait, aux yeux d'une âme charitable, le rendre touchant.
      Sans revenir sur tous les points – trop nombreux et qui forment au final un fatras, soyons honnête, plus qu'indigeste :
      1°. Les attentats seraient d'abord une réaction à la politique étrangère de la France ? C'est ce que sous-entend « À l’heure des réseaux sociaux, il faut être singulièrement ivre pour prétendre ignorer que les forces armées françaises sont projetés sur une bonne demi-douzaine de théâtres d’opérations extérieures, et que certaines interventions, notamment au Mali, en Syrie, en Irak ou encore en Afghanistan, ont passablement échauffé certains esprits bombardés. » Déjà c'est fascinant de tenter d'expliquer (justifier?) le fondamentalisme religieux islamiste comme une réaction à l'impérialisme occidental. Les auteurs de lundi matin seraient-ils aussi cons que Julien Salingue ? Mais bon, c'est vrai qu'il est plus facile de branler du concept que d'ouvrir des livres d'histoire. Et l'anti-impérialisme primaire n'est pas la chasse gardée des staliniens, ni des trotskystes.
      Je rappellerais juste qu'en 2003, l'Etat français n’a pas participé à l’intervention de la coalition occidentale menée par les États-Unis contre Saddam Hussein. Que malgré les appels de l'ASL et des rebelles syriens, la France n'a rien fait en Syrie (malgré une tentative en 2013 à laquelle se sont opposés les Etats-Unis) dans les premières années du conflit. C'est pas le boucher Assad qui dirait le contraire (250 000 morts en 4 ans). Même au Mali, l'intervention militaire s'est faite sur demande des autorités maliennes, quand le risque était imminent de voir le pays tomber aux mains des tarés de Boko Haram (qui sont, au passage, davantage un produit des années GIA en Algérie, que celui d'un ressentiment à l'égard de "l'impérialisme islamophobe" occidental)). Il ne s'agit pas d'exonérer l'Etat français mais de considérer la complexité d'une situation qui dépasse, de loin, la seule question de l'interventionnisme occidental (antagonismes sociaux, conflits d'intérêts entre Etats de la région, etc. (Et puis que dire, de la guerre dans laquelle sont engagés les Kurdes contre Daesh ? Les Kurdes sont-ils aussi d' »arrogantes créatures économiques occidentales » ?). Si le merdier qu'a engendré l'intervention américaine en 2003 a favorisé l'émergence de Daesh, il faut aussi rappeler aux philosophes du lundi matin que Daesh est la fusion d'Al Quaida (qui est apparu en Afghanistan avec l'invasion soviétique) et de hauts dignitaires du parti baasiste de Sadam Hussein. Reprendre les arguments des terroristes pour expliquer/justifier leurs actes c'est comme de croire les Nazis quand ils disent que c'est de la faute aux Juifs. Pour finir, il y a, semble-t-il un réflexe ethnocentré à analyser la situation moyen-orientale du point de vue du seul Occident et de sa seule responsabilité. J'invite les communistes du lundi matin à écouter davantage les communistes irakiens, syriens, iraniens. Ça ne peut pas leur faire de mal.

      2°. « il semble que les assaillants de vendredi dernier soient un peu plus affranchis que « nous » ». Persuadés qu'ils sont d'aller au paradis, d'obéir à Dieu et espérer se taper 72 vierges, les bouchers du 13 novembre seraient donc « plus affranchis » ? Les auteurs du lundi matin n'ont peut-être pas tort : c'est mieux que de ne croire en rien.

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    3. 3°. « parce que la liberté dont chacun dispose sur le marché sexuel, professionnel, culturel ou simplement social est si strictement encadrée par la féroce concurrence qui y règne que cette liberté mériterait plutôt le nom de « terrible servitude » ». Entre la « terrible servitude » occidentale et la « terrible servitude » d'une république islamique, j'avoue préféré la première, inch' Allah.

      4°. « Si l’on voulait être plus cruel, et puiser dans un héritage plus indiscutable encore, il faudrait plutôt dire que les attaques de vendredi – contre un stade, des bistrots, une salle de concert – sont une offensive sanglante, et sans charité, contre le divertissement. Là, c’est carrément Pascal que l’on retrouverait dans le camp des « terroristes ». » Je croyais la race du pro-situ éteinte. J'ignorais en fait que le pro-situ était devenu djihadiste, suivant les gerbes de l'illuminé voyériste.

      5°. Enfin, je dirais aux écrivaillons du lundi matin que les formes-de-vie qu'ils proposent sont tout aussi mortifères et artificielles, si ce n'est plus, que celles qu'ils exècrent. Le programme du lundi matin fait autant rêver que la promesse d'un week end en kolkhoze. On trouvera toujours plus de vie dans n'importe quel bistrot embourgeoisé (même tenu par des hipsters !) que dans leur « communisme vécu ». C'est la triste réalité qu'ils se refusent à voir. Comme disait ma grand mère, y a pas plus falso que des gauchistes qui reprochent à tout bout de champs à la réalité d'être falso.

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  6. Je salue la mémoire de votre grand-mère pour sa clairvoyance. Mais que voulez-vous ! le pro-situ n'a sans doute pas eu la chance d'avoir pareil ancêtre. Et comme nombre de gauchistes petits-bourgeois (ou grands), il se repent du colonialisme vécu dans les couilles de son arrière grand-père. Sa culpabilité historique fait de lui un masochiste, soumis à quelque djihadiste, indigeste de la république ou autres racialiste, qui lui fera expier les crimes – réels ou supposés – de ses aïeux : l'héritage de l'Histoire est toujours plus difficile à accepter que celui du patrimoine...

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    1. Sûr qu'on verra des gauchistes qui expliqueront, à n'en pas douter, que les prolos blancs votent FN parce qu'ils sont comme des colonisateurs qui soutiennent le système colonial dont ils profitent... Comme disait aussi ma grand-mère: le PIR est à venir.

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  7. De toutes les façons, c'est nul les lundis matin.
    In "conversation avec un salarié dans l’ascenseur"
    "-Comment ça va?
    -bof comme un lundi matin"

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  8. "La vieille rengaine anti-poseur est devenue La pose des merdeux pour qui l'engagement d'une vie et l'usage de leur liberté s'arrêtent à la liste de leurs loisirs." Espèce de puceau de l'existence, petit rappel historique : le modèle de ton "engagement", lui, consiste à chialer sur les plateaux TV quand il se fait prendre la main dans le sac. Sa forme-de-vie très complaisante, ne s'embarrasse plus de Djihad contre l'occident, quand il s'agit de sortir de prison, pour sauver ses fesses pôtelées, fût-ce au prix de tous les reniements... Tu voudrais nous impressionner en parlant "d'engagement" ? Ton gourou couche avec les médias, les politiques de gauche, les intellocrates de gauche, n'a jamais pu s'émanciper de son père et de sa mère, et toi pauvre consommateur-suiveur de radicalité à la mode, tu voudrais nous donner des leçons de lutte et de combat ? T'as bien de la chance d'être protégé par la police et toute cette société qui te nourris si bien, depuis ta naissance.

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    1. La haine de classe qui vous anime, Anonyme, est toujours de bon augure dans les temps obscurs. Mais ne perdez pas de vue que Monsieur Plus, plus qu'un individu, est une tendance : une fashion team. Au " tu ", au " il " ou " elle ", il convient - hélas ! - de préférer le pluriel...

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