mercredi 22 mai 2013

Immortelle Commune

Barricade de la place Blanche, défendue, pendant la Semaine Sanglante de mai 1871, par un bataillon de 120 femmes.

« En effet, rien ne meurt, tout existe toujours ; nulle force ne peut anéantir ce qui fut une fois. Toute action, toute parole, toute pensée tombée dans l’océan universel des choses y produit des cercles qui vont s’élargissant jusqu’aux confins de l’éternité. La figuration matérielle ne disparaît que pour les regards vulgaires, et les spectres qui s’en détachent peuplent l’infini. Pâris continue d’enlever Hélène dans une région infinie de l’espace. La galère de Cléopâtre gonfle ses voiles de soie sur l’azur d’un Cydnus idéal. Quelques esprits passionnés et puissants ont pu amener à eux des siècles écoulés en apparence, et faire revivre des personnages morts pour tous. »

Théophile Gautier, Arria Marcella

2 commentaires:

  1. Piquant d'avoir détourné ce texte - sublime, en l'occurrence, et particulièrement adéquat - oeuvre, pourtant, d'un anti-communard des plus mesquins et fanatiques... Pourquoi les artistes se plantent-ils généralement à ce point sur les questions décisives de l'existence, voilà qui restera, à bien des égards, un mystère.
    Un baiser, ma chère.

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  2. Un mystère en effet, car en déclarant l'amour plus fort que la mort, il l'érige en révolutionnaire, alors pourquoi réprimer ses plus beaux élans dévastateurs?
    Finalement, à l'aune de ses engagements politiques – et nonobstant Arria Marcella – Théophile Gautier n'était peut être qu'un piètre amoureux…

    Bien à vous, Très Cher Bleu dont notre ciel manque cruellement!

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